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La Kadine Nakshidil
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La Kadine Nakshidil
Tout le monde connait le destin fabuleux de Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais.
Mais qui soupçonne celui, encore plus extraordinaire, de sa propre cousine, sa cadette de 8 ans ?
La première devint Impératrice des Français de 1796 à 1809 et Reine d'Italie de 1804 à 1809.
Par un coup tordu du hasard, des vents et des pirates, la seconde finira par occuper les coulisses du pouvoir d'un des plus fabuleux empires du XVIII ème siècle.
Aimée Dubuc de Riverie est donc la cousine de la fameuse Joséphine et, comme elle, fille de riches colons d'origine normande dont les plantations de cannes à sucre et de cacaoyers couvrent les terres martiniquaises. La fortune familiale leur permet de prétendre à des mariages convenables, mais pour l’instant il n’y a guère que Joséphine qui en ait le souci, du haut de ses 15 ans.
Joséphine partira pour la France l’année suivante, en 1779 pour y épouser Alexandre de Beauharnais, (qui n’est autre que son cousin par alliance) et affronter un destin que ses rêves les plus fous ne lui donnaient aucune idée.
En juillet 1788, Aimée a maintenant 15 ans. Son éducation au Couvent des Dames de la Providence de Fort-de-France est mise entre parenthèses à la faveur des vacances d’été et à cette occasion, une de ses tantes choisit de voyager vers la France et convainc les parents d’Aimée de lui laisser l’emmener. Cette escapade de 3 mois serait l’occasion de retrouver Joséphine, mais aussi de fréquenter les cercles aristocrates de la capitale, présenter cette enfant à la Reine Marie-Antoinette, fréquenter quelques salons et, accessoirement, faire quelques menues emplettes de toilettes.
Les 3 mois passés à Paris furent agréables, mais il faut se résoudre à repartir.
Ce retour fut fatidique : la vie d’Aimée sombre dans les flots de Gascogne, le destin de Nakshidil commencera sur les rives méditerranéennes.
En Baie de Biscaye, un violent orage fait sombrer La Belle Mouette. Tous auraient péri noyés si l’Aliaga n’avait pu les secourir à temps. Tous sont donc sains et saufs, mais l’Aliaga navigue vers Mayorque, direction diamétralement opposée à celle de la Martinique. La Méditerranée n'est pas sûre à cette époque et le Diable a plus d’un tour dans sa besace : peu de jours avant Majorque, voilà qu’apparaissent d’étranges voiles derrière l’Aliaga.
Trois heures et un abordage plus tard, l’oncle et la tante découpés en rondelles par les pirates, voilà cette pauvre Aimée prisonnière des Barbares, essentiellement épargnée grâce au charme de ses 15 ans et la promesse d’une bonne vente sur un marché d’esclaves. Le navire des pirates accoste à Alger quelques jours plus tard. Comme prévu, Aimée fut présentée au marché aux esclaves. Repérée par le Dey d’Alger en personne. Respectueusement enfermée dans une chambre avec servantes et garde du corps. Epargnée du harem. Dorlottée, ravigottée et finalement apprêtée, empaquetée et escortée sur un somptueux navire sans qu’elle ne comprenne rien de ce qu’il lui arrive.
Aimée-qui-n’a-plus-de-prénom n’est qu’un cadeau ; un cadeau somptueux du Dey d’Alger au Sultan ottoman Abdoul Hamid pour le remercier d’avoir envoyé ses troupes en renfort lors du siège espagnol qui menaçait d’envahir l’Algérie. Le présent est si royal qu’il dispense (presque) d’y rajouter quelques sacs d’or dont le Dey serait navré de se séparer.
L’arrivée à Istanbul est synonyme d’incarcération instantanée au Harem Impérial (Palais dans le Palais, prison pas toujours dorée de 300 femmes) dont les enseignements sont un tantinet différents de ceux du Couvent des Dames de la Providence : éducation ottomane, conversion à l’Islam, cours de musique, de savoir-vivre et de ... savoir-faire. Les mois passent, Nakshidil est appelée à la couche du Sultan, ce qui s’appelle devenir « Gozde » (littéralement : "dans l'Oeil du Sultan"), puis « Ikbal » (favorite) tant il apprécie sa compagnie, pas seulement sensuelle. Car Nakshidil est toujours un peu effrontée et n’adopte pas constamment les manières soumises et convenues.
En 1789, à 16 ans, le vieux Sultan en fait sa 4eme « Kadine » (concubine officielle) et le décès prématuré de la 3eme Kadine la conduit à adopter le fils de celle-ci, âgé de 4 ans.
La même année, Sultan Abdoul Hamid disparaît. Selim III monte sur le trône et fait de Nakshidil sa 1ere Kadine, alors que toutes les autres femmes et concubines de l’ancien Harem sont reléguées au Vieux Sérail, selon l'usage. Ils ont le même âge, vivront une véritable histoire d’amour et gouverneront ensemble. Une révolte des Janissaires conduira à sa déposition en 1807, puis à son assassinat en 1808. Le fils adoptif de Nakshidil monte à son tour sur le trône sous le nom de Mahmoud II.
Etre la mère du Sultan régnant, fût-il adopté, est la position la plus puissante pour une femme au sein de l'Empire Ottoman : c'est le statut de Sultane Validé. Son influence s'étend sur tout le Harem, mais aussi dans les coulisses du pouvoir impérial.
Plus que Joséphine, Aimée aura tutoyé le pouvoir jusqu’à son plus haut degré.
Elle s’éteindra en 1816, à 43 ans, dans son palais stambouliote.
Sa famille française ignora tout de son existence et de son rôle à la cour ottomane. Du jour où elle posa le premier pied au Serail, elle ne donna aucune nouvelle, préférant enterrer définitivement sa vie précédente.
Michel de Grèce est l’auteur de la fantastique biographie d’Aimée – Nakshidil, consignée sous le titre « La nuit du Sérail », Ed Olivier Orban - 1983
Mais qui soupçonne celui, encore plus extraordinaire, de sa propre cousine, sa cadette de 8 ans ?
La première devint Impératrice des Français de 1796 à 1809 et Reine d'Italie de 1804 à 1809.
Par un coup tordu du hasard, des vents et des pirates, la seconde finira par occuper les coulisses du pouvoir d'un des plus fabuleux empires du XVIII ème siècle.
Aimée Dubuc de Riverie est donc la cousine de la fameuse Joséphine et, comme elle, fille de riches colons d'origine normande dont les plantations de cannes à sucre et de cacaoyers couvrent les terres martiniquaises. La fortune familiale leur permet de prétendre à des mariages convenables, mais pour l’instant il n’y a guère que Joséphine qui en ait le souci, du haut de ses 15 ans.
Joséphine partira pour la France l’année suivante, en 1779 pour y épouser Alexandre de Beauharnais, (qui n’est autre que son cousin par alliance) et affronter un destin que ses rêves les plus fous ne lui donnaient aucune idée.
En juillet 1788, Aimée a maintenant 15 ans. Son éducation au Couvent des Dames de la Providence de Fort-de-France est mise entre parenthèses à la faveur des vacances d’été et à cette occasion, une de ses tantes choisit de voyager vers la France et convainc les parents d’Aimée de lui laisser l’emmener. Cette escapade de 3 mois serait l’occasion de retrouver Joséphine, mais aussi de fréquenter les cercles aristocrates de la capitale, présenter cette enfant à la Reine Marie-Antoinette, fréquenter quelques salons et, accessoirement, faire quelques menues emplettes de toilettes.
Les 3 mois passés à Paris furent agréables, mais il faut se résoudre à repartir.
Ce retour fut fatidique : la vie d’Aimée sombre dans les flots de Gascogne, le destin de Nakshidil commencera sur les rives méditerranéennes.
En Baie de Biscaye, un violent orage fait sombrer La Belle Mouette. Tous auraient péri noyés si l’Aliaga n’avait pu les secourir à temps. Tous sont donc sains et saufs, mais l’Aliaga navigue vers Mayorque, direction diamétralement opposée à celle de la Martinique. La Méditerranée n'est pas sûre à cette époque et le Diable a plus d’un tour dans sa besace : peu de jours avant Majorque, voilà qu’apparaissent d’étranges voiles derrière l’Aliaga.
Trois heures et un abordage plus tard, l’oncle et la tante découpés en rondelles par les pirates, voilà cette pauvre Aimée prisonnière des Barbares, essentiellement épargnée grâce au charme de ses 15 ans et la promesse d’une bonne vente sur un marché d’esclaves. Le navire des pirates accoste à Alger quelques jours plus tard. Comme prévu, Aimée fut présentée au marché aux esclaves. Repérée par le Dey d’Alger en personne. Respectueusement enfermée dans une chambre avec servantes et garde du corps. Epargnée du harem. Dorlottée, ravigottée et finalement apprêtée, empaquetée et escortée sur un somptueux navire sans qu’elle ne comprenne rien de ce qu’il lui arrive.
Aimée-qui-n’a-plus-de-prénom n’est qu’un cadeau ; un cadeau somptueux du Dey d’Alger au Sultan ottoman Abdoul Hamid pour le remercier d’avoir envoyé ses troupes en renfort lors du siège espagnol qui menaçait d’envahir l’Algérie. Le présent est si royal qu’il dispense (presque) d’y rajouter quelques sacs d’or dont le Dey serait navré de se séparer.
L’arrivée à Istanbul est synonyme d’incarcération instantanée au Harem Impérial (Palais dans le Palais, prison pas toujours dorée de 300 femmes) dont les enseignements sont un tantinet différents de ceux du Couvent des Dames de la Providence : éducation ottomane, conversion à l’Islam, cours de musique, de savoir-vivre et de ... savoir-faire. Les mois passent, Nakshidil est appelée à la couche du Sultan, ce qui s’appelle devenir « Gozde » (littéralement : "dans l'Oeil du Sultan"), puis « Ikbal » (favorite) tant il apprécie sa compagnie, pas seulement sensuelle. Car Nakshidil est toujours un peu effrontée et n’adopte pas constamment les manières soumises et convenues.
En 1789, à 16 ans, le vieux Sultan en fait sa 4eme « Kadine » (concubine officielle) et le décès prématuré de la 3eme Kadine la conduit à adopter le fils de celle-ci, âgé de 4 ans.
La même année, Sultan Abdoul Hamid disparaît. Selim III monte sur le trône et fait de Nakshidil sa 1ere Kadine, alors que toutes les autres femmes et concubines de l’ancien Harem sont reléguées au Vieux Sérail, selon l'usage. Ils ont le même âge, vivront une véritable histoire d’amour et gouverneront ensemble. Une révolte des Janissaires conduira à sa déposition en 1807, puis à son assassinat en 1808. Le fils adoptif de Nakshidil monte à son tour sur le trône sous le nom de Mahmoud II.
Etre la mère du Sultan régnant, fût-il adopté, est la position la plus puissante pour une femme au sein de l'Empire Ottoman : c'est le statut de Sultane Validé. Son influence s'étend sur tout le Harem, mais aussi dans les coulisses du pouvoir impérial.
Plus que Joséphine, Aimée aura tutoyé le pouvoir jusqu’à son plus haut degré.
Elle s’éteindra en 1816, à 43 ans, dans son palais stambouliote.
Sa famille française ignora tout de son existence et de son rôle à la cour ottomane. Du jour où elle posa le premier pied au Serail, elle ne donna aucune nouvelle, préférant enterrer définitivement sa vie précédente.
Michel de Grèce est l’auteur de la fantastique biographie d’Aimée – Nakshidil, consignée sous le titre « La nuit du Sérail », Ed Olivier Orban - 1983
Dernière édition par azzurro le Sam 28 Aoû - 12:17, édité 3 fois
Azzurro- Chevalier
- Messages : 73
Date d'inscription : 01/06/2010
Age : 103
Localisation : Paris
Re: La Kadine Nakshidil
Quelle vie elle a eu, cette dame! Merci de nous la décrie ici, car personnellement je ne la connaissais pas du tout.
Athénaïs de Montespan- Admin
- Messages : 5861
Date d'inscription : 15/12/2009
Age : 38
Localisation : Québec Qc
Re: La Kadine Nakshidil
Au choix : La Jeanne-D'arc indienne boutant les Anglais hors de son royaume,
OU
Luna Varga, juive fuyant l'Inquisition et qui devint une des figures de proue de l'exode juif au début du XVI°. La Bible de Ferrare lui est dédiée.
OU
Magellan cet illuminé.
Votez !
OU
Luna Varga, juive fuyant l'Inquisition et qui devint une des figures de proue de l'exode juif au début du XVI°. La Bible de Ferrare lui est dédiée.
OU
Magellan cet illuminé.
Votez !
Azzurro- Chevalier
- Messages : 73
Date d'inscription : 01/06/2010
Age : 103
Localisation : Paris
Re: La Kadine Nakshidil
Je ne connaissais pas non plus ^^
ça fait toujours plaisir de découvrir de nouvelles choses !!
Merci Azzurro
ça fait toujours plaisir de découvrir de nouvelles choses !!
Merci Azzurro

Angélique de Peyrac- Banneret
- Messages : 1420
Date d'inscription : 23/03/2010
Age : 35
Localisation : Yvelines
Re: La Kadine Nakshidil
pouvez vous raconter la merveilleuse histoire de Roxelane et Soliman le Magnifique je la connais mais j'aimerai que vous la racontiez au forum.le bal de Versailles a écrit:belle histoire ! encore !!
Je connaissais aussi l'histoire de Naskidil car je possede le livre de Michel de Grece La nuit du Sérail.
benesti gisele- Chevalier
- Messages : 45
Date d'inscription : 21/09/2011
Age : 79
Localisation : marseille
Re: La Kadine Nakshidil
Ok pour Luna Varga. Je vous concocte ça.
Azzurro- Chevalier
- Messages : 73
Date d'inscription : 01/06/2010
Age : 103
Localisation : Paris
Re: La Kadine Nakshidil
Petite rectfication la Kadine Provençale qui est la mère de Mammoud était la 2e Kadine apres Syneperver donc Naskhidil à 16 ans s'est trouvée mère d'un enfant de 5 ans c'est Houmassah la Kadine Provençale qui est morte et Habdul Hamid a demandé à Naskhidil de devenir la mère adoptive de Mammoud.
Aussi Naskhidil ne s'est jamais convertie à l'Islam elle est morte dans la religion catholique c'est un pretre qui est venu l'assister dans ses derniers moments sur ordre de Mahmoud.
benesti gisele- Chevalier
- Messages : 45
Date d'inscription : 21/09/2011
Age : 79
Localisation : marseille
Re: La Kadine Nakshidil
Syneperver était la mère du prince héritier Mustapha qui devait normalement monter sur le trone apres l'assassinat de Selim. Mais c'était sans compter sur Baryakar qui était le chef de l'armée et qui était pour Selim C'est lui qui a ordonné l'arrestation de Mustapha et son emprisonnement Mahmoud ne voulait pas tuer son frère mais Baryakar voulait que ça soit Mahmoud qui monte sur le trone il y a eu une lutte entre les Jannissaires et l'armée et les Jannissaires étaient soutenus par Syneperver et Mustapha, ce sont eux qui ont assassiné Selim, et comme ils ont été vaincus par Baryakar celui ci a demander à Mahmoud de faire executer Mustapha ce qui a été fait. Seulement Baryakar commençait à avoir trop d'importance et il a été executé à son tour sur ordre de Mahmoud et son palais détruit. Peu apres Mahmoud a ordonné le massacre des jannissaires et a dissous leur corporation.
benesti gisele- Chevalier
- Messages : 45
Date d'inscription : 21/09/2011
Age : 79
Localisation : marseille
Re: La Kadine Nakshidil
Si vous aimez la musique des jannissaires ottomans tapez sur votre moteur de recherche mehter takimi vous verrez c'est une tres belle musique mais assez impressionnante les costumes des musiciens sont typiques c'est un spectacle magnifique à voir et à entendre
benesti gisele- Chevalier
- Messages : 45
Date d'inscription : 21/09/2011
Age : 79
Localisation : marseille
Re: La Kadine Nakshidil
Gisèle,
Pour répondre, tu n'es pas obligée de cliquer sur le bouton "Citer", clique plutôt sur le bouton "Répondre" en bas, à gauche
.
Pour répondre, tu n'es pas obligée de cliquer sur le bouton "Citer", clique plutôt sur le bouton "Répondre" en bas, à gauche

Invité- Invité
Re: La Kadine Nakshidil
ok merci hauteclaire avec toutes mes amitiés
benesti gisele- Chevalier
- Messages : 45
Date d'inscription : 21/09/2011
Age : 79
Localisation : marseille
Re: La Kadine Nakshidil
Merci pour toutes ces précisions Gisèle 
(et pour compléter Hauteclaire, si vous avez oublié quelque chose, au lieu de reposter derrière, vous pouvez utiliser la touche "editer", ça permet de modifier le message initial et évite les double posts
)
Je rectifie les "citations".

(et pour compléter Hauteclaire, si vous avez oublié quelque chose, au lieu de reposter derrière, vous pouvez utiliser la touche "editer", ça permet de modifier le message initial et évite les double posts

Je rectifie les "citations".
Athénaïs de Montespan- Admin
- Messages : 5861
Date d'inscription : 15/12/2009
Age : 38
Localisation : Québec Qc
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